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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 22:54

Quel privilège d’entrer dans l’âme d’un artiste !

522368_299290430155588_637057843_n.jpgUn samedi soir pas comme les autres en ce 15 décembre, où l’on en a pris plein les yeux à l’heure de l’apéritif, avec l’exposition photographique de Frédéric Bonello. Des images sur zinc en noir et blanc faisant ressortir la pureté des paysages basques, de la couleur en fondu, et du détail avec les macro-photos de l’artiste.

Nombreux aficionados étaient présents, mais également des néophytes, des amis, et des facebookiens, attirés par l’aura du prestataire de service. Une ambiance chaleureuse et conviviale, un buffet raffiné, un décor digne d’Hollywood… tout était en place pour nous faire passer un excellent moment. La prestation ô combien onirique, de Franck « Cesium Light Graff » a ravi les cœurs et les esprits avec maestria, et fut largement applaudie.208192_421268537940361_352435848_n.jpg

Personne ne peut ressortir indemne d’une exposition de Frédéric Bonello, car c’est un enchantement, un plaisir à déguster sans modération, des tableaux qui font ressortir nos émotions les plus profondes et nous invitent à la rêverie, à entrer dans un monde parallèle… le sien, son univers privé, son âme.

Gageons qu’il y en aura bien d’autres, puisque pour sa première exposition, Frédéric Bonello a fait carton plein. Nous vous en reparlerons, car nous le tenons à l’œil… l’œil de l’artiste, bien entendu !

Alicia Snicker.

Frédéric Bonello : « L’emprise des lumières »  

Le Festival Black & Basque à Bayonne a été l’occasion de belles rencontres dont celle du photographe Frédéric Bonello. Après ma lecture à la librairie Elkar, devant un verre au Café des Pyrénées il m’a parlé de son amour pour le pays, pour Bayonne, pour la côte et particulièrement pour les plages d’Ilbaritz, Capbreton, Bidart et Anglet, sa ville de cœur. Puis j’ai regardé ses photos qui rendent compte de cette emprise magique du paysage, des marées, des roulis qui se dessinent le long des eaux de la Nive, de cette présence formidable de l’Océan. C‘est l’Océan qui chez lui donne l’unité à son travail : la Côte d’argent au sable d’or alliée à la douce lumière verte colore les montagnes du pays basque. Dans ses images qu’elles soient réalistes ou imaginaires l’Atlantique règne comme un ancien Dieu aux prunelles glauques et à la barbe limoneuse, dont le souffle humide pousse des troupeaux de vagues et de dunes. Le soleil rencontre dans ses clichés des rivaux redoutables comme le vent et les flots qui balayent la lumière en couches onctueuses ou tranchantes. On se demande quand la mer devient la mer et le sable n’est plus le sable. Les photographies nous interrogent avec délicatesse devant l’infini de l’union sacrée du ciel et de la mer, ce « cassé-bleu » de l’horizon dont parlait René Char à propos des tableaux feutrés de Nicolas de Staël. Ce mariage du jour et de la nuit, de l’eau et des éléments si présent dans les images de Frédéric Bonello intrigue et fait rêver. L’écume de la mer nous caresse au-delà des yeux avec ses ondes orange, son ciel jaune ou encore vert et des plages violettes et noires. Le parcours qu’offre ces images prises sur les plages de Milady à Biarritz, des Embruns à Bidart ,de Marinella, de l’Océan, des Corsaires, des Cavaliers… dévoile une eau rude « sous un ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle » et rappelle en écho la légende de la plage de la Chambre d’Amour. Une histoire tragique de deux amoureux victimes de la marée alors qu’ils étaient cachés dans une grotte du Cap Saint-Martin. Alors derrière le charme apparent des photos très composées se découvre vite une certaine angoisse existentielle. Les rochers sont-ils de possibles refuges, ici près de la digue affleure un bunker, les merveilleux nuages évoquent un champignon atomique, la grève devient lunaire, paysages de cratères fantastiques. Le photographe n’oublie pas qu’avant d’être une terre de plaisir et de jeux d’eaux, cette région reste une contrée de batailles malgré ses engagements et ses victoires. Sa technique et son esthétique s’en ressentent il le souligne en précisant : « J’aime poser mon objectif devant ce qui peut paraître déprimant comme un ciel bleu sans nuages. Souvent dans  mes photos j’utilise des poses longues, ce qui donne un aspect cotonneux, fluide et étrange aux ciels, à l’eau, aux nuages. Le noir et blanc vient renforcer cet effet ouateux et ajoute en prime, une espèce de dramaturgie dans un paysage touristique… Ce qui m’intéresse c’est rendre étranges et bizarres des lieux qui font parti de l’univers des gens d’ici. J’évite les draps de bains et les parasols estivaux ! Mon travail est toujours solitaire face aux éléments. Je ne peux pas résister à une lumière fabuleuse traversant les nuages, à un ciel d’orage ou de tempête, sans parler des forces de l’Océan quand il se déchaîne ! » Les vides, les ombres, les espaces, les ruptures d’échelles toutes ces recherches de la frontalité sont comme une manière de sacraliser les paysages photographiés pour leur donner un aspect immortel, hors du temps et de l’anecdote.

Renaud Faroux, Historien d’art. Sans-titre-1.jpg

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commentaires

A
<br /> C'est intéressant !<br />
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A
<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> <br /> <br />
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